Exposition d’Hortense Soichet

Présentation de l’exposition

L’exposition d’Hortense Soichet, qui réunit 23 diptyques, est visible du 14 janvier au 10 février 2014 au collège Gambetta de Carentan. Cette jeune photographe Parisienne originaire de Toulouse nous propose de découvrir à travers un ensemble de 46 photographies couleurs le mode de vie des habitants de la Goutte d’Or ; une zone urbaine sensible de Paris. Bien qu’absents des photographies, les habitants sont évoqués par leur intérieur, nous laissant percevoir leur façon de vivre, leur habitude et leur personnalité. Cette présence par l’absence est renforcée par une phrase relevée par l’artiste lors des discussions avec les occupants du logement. Les images sont riches en détails et demandent à celui qui les regarde d’avoir le sens de l’observation. Mais n’est-ce pas là le rôle d’une image ? Révéler ce qui est sous nos yeux et conserver la trace de ce qui est voué à évoluer ?
Bien que touchant au domaine de la sociologie et du documentaire, les photographies d’Hortense Soichet relèvent davantage d’une démarche artistique. En effet, le cadrage et le point de vue systématique le jeu de la lumière et le choix des textes sont des partis pris de l’artiste au moment de concevoir cette série d’images. Images destinées à être montrées et pas seulement archivées.

Présentation de l’atelier artistique
Profitant de la disponibilité de l’artiste, cette exposition a été conçue comme un outil de réflexion et de travail collectif sur 3 journées. Le premier jour, des élèves de 5ème de différentes classes ont eu le privilège de rencontrer l’artiste et de travailler avec elle à partir de sa démarche. Après un premier temps de discussion, les élèves ont été amenés à s’interroger sur le sens de son travail et à distinguer les images artistiques des images documentaires. Ce temps de réflexion à été prolongé par un travail de pratique photographique visant à expérimenter et à réfléchir à l’acte photographique. Comment cadrer mon image ? Comment gérer la lumière dans la photographie d’intérieur ? Comment me positionner dans l’espace ?

Durant toute la journée suivante, Hortense Soichet a rencontré plusieurs classes (6ème et 4ème) et a mené un atelier artistique avec un groupe de16 élèves volontaires de tous niveaux (de la 6ème à la 3ème). Cet atelier qui visait à mettre l’accent sur la pratique de la photographe aboutira à une exposition conjointe des images des élèves et de l’artiste.
Après la présentation de son travail par une élève ayant participé à l’intervention de la matinée, ses camarades ont rapidement compris la démarche de l’artiste et ont pu s’approprier le protocole de la photographe : une première image est prise du lieu en plan d’ensemble afin de voir une grande partie de l’espace. Ensuite 6 images de détails sont prises en gros plan ou en plan rapproché. Les images sont toutes dénuées de personnages.
L’artiste a insisté sur le placement à adopter face au lieu photographié. Fort de cette entretien, le petit groupe a pris le chemin du centre ville afin de photographier les intérieurs des commerces de Carentan en s’attachant à penser le cadrage lors de la prise de vue.

Les élèves du collège et l’artiste remercient les commerçants qui ont accepté de participer à ce projet. Des invitations pour le vernissages du 10 février 2014 en présence de l’artiste réunissant les photographies d’Hortense Soichet et les photographies des élèves leur seront distribuées.

Extrait Interview à partir de questions posées par les élèves
Hortense Soichet : « On peut faire de la photographie dans beaucoup de domaine, moi je suis plutôt dans la branche artistique. C’est-à-dire qu’une mairie ou un centre d’art va me contacter pour faire des photographies sur un sujet. Et ces photographies sont après exposées ou elles sont présentées dans des livres. Ce qui m’intéresse, c’est comment on habite aujourd’hui. Comment on vit dans sa ville, dans son logement. »
Elève de 5ème : « Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? »
H.S. : « Je ne sais pas pourquoi mais la photo m’a toujours intéressée. Peut-être parce que dans ma famille personne ne fait de photos et j’ai toujours aimé en faire. Et petit à petit c’est devenu une passion et j’ai eu envie qu’en faire mon métier. C’est un moyen de parler du monde et des gens que je trouve intéressant.
Elève : « Combien de temps avez-vous mis pour réaliser toutes ces photographies ? »
H.S. : « un an et demi. Ça prend beaucoup de temps de se faire accepter, que les gens en parlent autour d’eux et que je puisse entrer dans le premier logement. »
Elève : « Pourquoi y a-t-il des phrases sous les photos qui racontent la vie des gens ? »
H.S. : « En fait, c’est toujours le même protocole, je commence par leur montrer les photographies prises ailleurs et comme cela ils commencent à me parler. Sous la première image, figure toujours la même légende ; à savoir, le nom de la rue, le nombre d’habitants, le nombre de pièces, la superficie et l’année où ils sont arrivés dans l’appartement. Et sous la deuxième image, il y a une phrase qui est la parole de l’habitant qui n’est pas photographié. Cela permet de le rendre un peu plus présent à travers ces paroles. » 

Extrait de l’intervention d’Hortense Soichet du 14 janvier 2014, collège Léon Gambetta de Carentan

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